Les mécaniques inversées
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Forum RPG steampunk dans le Paris de la fin du dix-neuvième siècle
 
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 Kettil "Kjell" Svanhildsson

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3 participants
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Kjell Svanhildsson

Kjell Svanhildsson


Messages : 82
Age : 32

Feuille de personnage
Age et date de naissance: 21 ans
Profession: Marchand ambulant

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MessageSujet: Kettil "Kjell" Svanhildsson   Kettil "Kjell" Svanhildsson EmptyMar 2 Avr 2013 - 18:31

Pardonnez la présentation, elle est peut-être un peu longue.

***


Nom : Appelez-moi Kjell Svanhildsson.

Age/date de naissance : J'ai bientôt 22 ans, je suis né le 31 mai 1851.

Profession : Je suis un voyageur, marchand ambulant. Je vends mes créations – je sais travailler le fer et le cuir, le bois et le tissu, et surtout je sais les enchanter.

Description physique et signes particuliers : Je suis plutôt petit et chétif, surtout lorsqu'on s'attache à mes origines suédoises. J'ai les cheveux mi-longs le plus souvent retenus par un bandeau pour qu'ils ne me tombent pas devant les yeux. Leur couleur auburn, je la tiens paraît-il de mon père - je ne peux pas confirmer, je ne l'ai jamais vu. J'ai le visage assez fin, en lame de couteau, et les yeux gris de ma mère – en tout cas, c'est l'image que me renvoie mon reflet. Je m'habille pratique puisque je voyage beaucoup - une tunique, un pantalon large et une cape en laine me suffisent le plus souvent.

Caractère : On me dit en général souriant et aimable, mais c'est surtout mon métier qui veut ça - c'est plus facile de vendre avec le sourire. Je réplique facilement, et mes voyages m'ont inculqué patience et diplomatie. Je discute et je cours plus volontiers que je ne me bats, mais c'est surtout par peur phobique du sang. Je sais me servir de mon épée, ma mère y a veillé, mais rarement vous me verrez la dégainer. Je suis aussi travailleur et j'apprends plutôt vite – deux des qualités qui m'ont permis d'apprendre à forger le fer et la magie si rapidement. J'aime parfois me perdre en rêveries, surtout quand je marche.

Équipement : Tout ce que je possède se trouve dans la roulotte que je traîne - ou plutôt que mon cheval, Vän, mon seul ami sur les routes, tire à longueur de journée. Cela comprend ma maison, mes outils de forge, les objets divers que je fabrique et que je vends. Je porte aussi l'épée de ma mère, baptisée Skydd - cela la faisait rire d'appeler son épée « protection », elle avait l'impression de tenir un bouclier. C'est une arme à deux mains consacrée à la défense de soi et de ses proches. Elle ne peut plus rouiller, j'y ai veillé moi-même en l'enchantant sur mon enclume. Cela dit, je m'en sers peu, je lui préfère la paire de mitaine que j'ai fabriquée il n'y a pas longtemps. Elles sont parmi mes dernières créations, et ont deux particularités. Premièrement, elles s'adaptent à la taille des mains de leur porteur - je suis fier de cette trouvaille, elle était plutôt dure à mettre en place. Deuxièmement, je peux libérer la magie stockée en elles en pressant fermement ma main contre de la chair. Elles réagissent à la chaleur corporelle et libère une décharge suffisante pour étourdir pendant quelques minutes une personne de bonne constitution. Utile dans la vie de tous les jours, contre les voleurs et les bandits de grand chemin, même si le nombre d'utilisation est un peu limité, et le temps de recharge un peu long. Inefficace contre les personnes en armure, ou sur des vêtements trop épais : il faut être au contact de la peau ou presque. A part ça, je n'ai pas d'armure : comme je l'ai dit, je ne porte que les vêtements que j'ai sur le dos - et les rechanges dans la malle de ma roulotte.

Capacités spéciales : Mon premier don, celui qui s'est dévoilé le plus tôt et qui se révèle le plus utile, c'est de voir les particules de magie, et de pouvoir les intégrer à mes créations. C'est de cette capacité que je vis aujourd'hui, en vendant les objets que je crée de cette manière. Et puis mes mitaines m'ont sauvé la vie plus d'une fois.

Liens avec d'autres personnages : Aucun pour l'instant. Je suis étranger en ville.



Histoire

Je m'appelle Kettil, fils de Svanhild, mais tout le monde m'appelle Kjell. Je suis né sur les routes, car Svanhild ma mère était une voyageuse elle aussi. Je ne connais pas vraiment mon père, ou plutôt je ne l'ai jamais vu. Il a disparu en mer il y a longtemps, mais ma mère m'a raconté des tas et des tas d'histoires sur lui, parfois contradictoires. Il était irlandais et poète, et partait pour l'Amérique lorsqu'il a disparu. Grâce aux récits de ma mère, j'ai toutefois l'impression de l'avoir toujours connu.
Ma mère était une très bonne conteuse et nous gagnait souvent grâce à ça un lit dans une ferme ou une grange, mais ce n'était pas son unique talent. A présent, dans les histoires qui circulent sur elle, on l'appelle Svanhild den Iskrigaren – la guerrière de glace. Elle était avant tout mercenaire. Avant ma naissance, elle parcourait l'Europe et prenait part à tous les conflits qu'elle croisait. Tantôt elle aidait les pauvres gens dans leur lutte quotidienne pour une vie meilleure, et tantôt elle aidait les seigneurs à maintenir leur pouvoir. Il ne faut pas la juger, cela dit. C'était une période trouble, et il était souvent très difficile pour une guerrière et une voyageuse comme ma mère de trouver un repas. Elle prenait ce qui lui venait, même si cela signifiait parfois renoncer pour un temps à ses valeurs.
Lorsqu'elle est tombée enceinte, elle a décidé de rentrer en Suède et de se cantonner dorénavant au pays de ses ancêtres. C'était plus simple pour m'élever sans arrêter de voyager. Nous marchions, surtout, car nous avions rarement les moyens de prendre le train. Aussi, comme nous passions la majorité de notre temps sur les routes, je n'ai jamais pu allé à l'école. Ma mère m'a donc tout enseigné elle-même dès mon plus jeune âge. L'histoire, les nombres, les lettres, les autres pays et les langues les plus importantes, tout ce qu'elle-même savait. On dit que les jeunes enfants apprennent plus vite, et je passais mes journées à apprendre des choses – en jouant, en marchant, en chevauchant, en attendant que la pluie cesse, cela ne s'arrêtait jamais. Si bien qu'à dix ans, je savais déjà parler suédois, anglais, français et quelques notions de latin et d'irlandais. Mais ce qui me passionnait le plus, c'était lorsqu'elle m'apprenait à fabriquer des choses – des sacs en peau de bête, des vêtements de tissu, et même des sculptures en bois. Elle les vendait ensuite dans les villages que nous traversions pendant que moi, j'allais rendre visite aux forgerons et maréchaux-ferrants pour les voir travailler le métal.
J'avais environ dix ans lorsque la magie s'est éveillée au monde. En Suède et dans les autres pays scandinaves, elle a été accueillie avec respect. Elle était considérée comme une part de la nature, jusqu'alors ensommeillée – on allait parfois jusqu'à dire qu'Odin lui-même était revenu en compagnie des Ases pour la répandre à nouveau sur Midgard. Certains ont pris peur, proclamant l'arrivée prochaine du Crépuscule des Dieux, mais ils étaient peu nombreux. Les autres l'ont intégrée à leur mode de vie comme si elle avait toujours été là. Les excès étaient très peu nombreux, car auto-destructeurs : lorsque la magie tournait la tête à quelqu'un, ses voisins se chargeaient souvent de la lui couper. Des règles se sont imposées, non formulées mais bien présentes dans les esprits, de sorte que la magie a toujours été acceptée, et n'a jamais réellement été crainte dans ces contrées.
Dans ces conditions, chacun ne pouvait qu'évoluer rapidement dans ses domaines de prédilection. Ainsi, ma mère, guerrière vétérante, se servait de la magie pour augmenter la vitesse et la précision de ses mouvements. Elle s'entraînait chaque jour avec sa grande épée, Skydd – elle avait peu d'estime pour les armes à feu. S'il a fallu plusieurs mois pour que l'entraînement commence à porter ses fruits, l'avantage qu'elle en tirait sur ses adversaires en valait le coup. Avec les années, elle n'a fait que s'améliorer encore et encore. Aujourd'hui, dans les histoires qu'on raconte sur elle, on dit que Svanhild den Iskrigaren peut attaquer ses ennemis avec la rapidité froide, soudaine, aveuglante et meurtrière d'un blizzard. Croyez-moi, après toute une vie de combats, elle n'a pas usurpé son surnom.
C'est à peu près à cette époque, lorsque la magie s'est abattue sur le monde, que s'est aussi réveillée ma phobie du sang. Ma mère insistait alors pour que je m'entraîne avec elle à l'épée. Après tout, il était important que je puisse me défendre. Habituellement, nous travaillions avec des épées en bois que nous avions nous même taillé. Mais un jour d'hiver, je lui ai demandé si je pouvais essayé Skydd. Elle me l'a remise en me rappelant de bien faire attention, mais les enfants écoutent rarement ce genre de conseil. Je me suis amusé un moment avec, en la faisant tourner dans tous les sens, jusqu'à ce que j'entende ma mère m'appeler. Elle se trouvait juste derrière moi. On y voit peu en hiver en Suède, car le soleil se lève à peine, aussi ne l'avais-je pas remarquée. En sursautant, je me suis retourné un peu violemment, et emporté par le poids de l'épée, je lui ai entaillé le ventre. Avec un hoquet, elle a posé la main sur son estomac, a titubé quelques pas et s'est écroulée dans la neige. Je voyais du sang perler entre ses doigts. L'épée m'a glissé des doigts tandis que je me précipitais vers elle en pleurant. C'est alors qu'elle s'est relevée brusquement en criant « bouh ! », un grand sourire au lèvre. Je n'avais fait que l'effleurer, et le sang ne perlait que d'une petite égratignure. Son idée était de me montrer combien il était dangereux de jouer avec une épée, mais lorsqu'elle a vu dans mon regard terrorisé à quel point sa farce avait fonctionné, son sourire s'est évanoui. Depuis lors, nous ne nous sommes plus entraînés qu'avec les épées en bois. La vue de quelques gouttes de sang me met toujours profondément mal à l'aise, et je ne tire jamais mon arme quand d'autres options sont possibles.
Je me consolais toutefois avec d'autres talents que celui des armes. L'arrivée de la magie avait dévoilé chez moi une capacité très habituelle : je pouvais voir les particules de magie qui flottaient dans les airs. Pour ceux qui se demandent à quoi elles ressemblent : elles n'ont rien de véritablement particulier. C'est comme une fine poussière légèrement bleutée qui tombe continuellement, s'accumule sur le sol et les plantes et les animaux et les hommes. Elle est presque indiscernable, elle se fond en toute chose comme si elle en avait toujours fait partie. Parfois, certaines nuits, en certains lieux, elle scintille légèrement, donnant l'impression d'un ballet de lucioles bleues.
Je me suis rendu compte très tôt que je pouvais l'intégrer à mes créations pour les rendre un peu spéciales. De même que je modelais la forme de l'objet, je pouvais modeler la forme de la magie qui l'habitait. Mon premier enchantement était un petit globe en bois qui brillait à peine, d'une lueur vaguement bleutée. Il a duré une nuit puis s'est éteint, comme épuisé d'avoir autant luit. Je me souviens que ma mère, plongée dans ses pensées, l'avait comparé à une petite pleine lune perdue et vacillante, qui cherchait son chemin vers sa demeure céleste. Je pense que ça lui rappelait mon père. Elle ne le disait pas, mais elle espérait secrètement qu'il vivait encore et qu'elle le retrouverait un jour.
Après ça, elle m'a encouragé à continuer mes efforts. Les objets magiques se vendaient mieux. Les lumières, surtout, étaient très appréciées. Elles étaient faciles à faire, et avec beaucoup d'entraînement, j'ai pu en fabriquer qui duraient des mois, voire des années – leur seul inconvénient était qu'elles ne s'éteignaient jamais. Nous restions alors plus longtemps dans les villages et les villes, parfois plusieurs semaines, et j'en ai profité pour apprendre sérieusement à travailler le fer. Au bout d'un an, j'ai forgé mon premier clou. Au jour de mes dix-sept ans, j'ai fabriqué ma propre enclume et je suis ainsi devenu un forgeron à part entière. J'ai aussi rencontré d'autres gens qui créaient des objets magiques et j'ai beaucoup appris à leur contact – par exemple, en gravant des runes sur mes créations, je me concentrais plus facilement sur une idée précise et parvenais à mieux façonner la magie dans la forme que je voulais ; ou encore, je pouvais contrôler l'afflux de magie dans l'objet grâce à des interrupteurs, boutons ou autres. Avec ces découvertes, mes ouvrages sont devenus de plus en plus sophistiqués. Des vêtements chauffants, réagissant à la température extérieure et s'y adaptant ; des lanternes dont les lumières pouvaient enfin s'éteindre ; des sacs plus grands et plus profond qu'il n'y paraissaient. J'aidais aussi les gens à améliorer leurs objets et leurs outils du quotidien : un aviateur de passage dans le même village que nous m'a un jour confié que le soleil le gênait beaucoup trop. Quand je lui ai proposé de teinter les verres de ses lunettes de vol, il a rétorqué qu'il n'y verrait alors plus rien en passant dans les nuages. Avec un peu de réflexion, j'ai pu mettre au point une teinture magique qui s'activait ou se désactivait d'une simple pression sur un bouton. Au terme des deux jours de travail que cela m'a pris, l'homme m'a chaleureusement remercié. C'était ce genre de situations qui me motivaient à poursuivre dans ma voie.
Mon art ne semblait avoir de limite que mon imagination et le temps que je pouvais consacrer à l'apprentissage de nouvelles formes de magie. Je m'entraînais partout où je pouvais, y compris sur l'épée de ma mère, Skydd, que j'ai enchanté pour qu'elle ne rouille jamais. Et plus j'apprenais, plus il était facile de découvrir de nouvelles choses. Ma dernière création, la paire de mitaines que je porte aujourd'hui et dont la taille est ajustable, repose un peu sur les mêmes principes que le sac « sans fond » et les habits dont la chaleur s'adapte : il s'agit de pousser la magie à s'ajuster à la forme de la main – réagir à son contact en modifiant la taille, c'est-à-dire l'espace et la surface disponible du gant, pour qu'elle lui corresponde parfaitement. Ces quelques années passées à la découverte de la magie se sont écoulées en un clin d'œil tant il y avait de choses à faire.
Mais toutes choses ont une fin, et cette période d'apprentissage s'est mal terminée. Ça s'est produit l'année de mes dix-neuf ans. Nous venions tout juste d'arriver à Stockholm et avions prévu d'installer notre étal en ville une semaine ou deux. Mais au bout de trois jours, un homme manifestement éméché est venu nous voir en menaçant de mettre le feu à toutes nos affaires si nous ne partions pas. Ma mère n'aurait pas pris la mouche, et rien ne se serait produit s'il n'avait pas en plus tenté de la plaquer contre un mur pour la peloter. Elle n'était toutefois pas du genre à se laisser faire. Elle l'a frappé pour se dégager, suffisamment fort pour qu'il crache une dent, et l'a provoqué en duel au vu et au su de toute la rue, si bien qu'il n'a pas pu se défiler. Je ne crois pas qu'elle avait l'intention de le tuer, simplement de lui infliger une bonne correction. Lorsque l'homme a sorti un pistolet de sa poche, elle s'est contentée de lui frapper la main pour lui faire lâcher son arme. Il n'était pas assez rapide pour la suivre, même avec une arme à feu, et ma mère pensait que la bataille était déjà gagnée. Elle a failli lui tourner le dos.
Cependant, son adversaire s'est révélé être un mage relativement puissant qui manipulait le feu. Une langue de feu a pris ma mère au dépourvu, qu'elle a toutefois esquivé de justesse. La foule, quant à elle, se recula précipitamment pour éviter les flammes affreusement proches. Cet homme était un danger public qui ne se maîtrisait pas. Il a ensuite lancé de grandes boules de feu, en pleine rue, que ma mère évitait sans peine, manquant par trois fois d'incendier les bâtiments autour d'eux. Le public commençait déjà à se disperser lorsqu'une autre flamme a failli toucher une enfant et ses deux parents. Dans ces cas-là, la guerrière de glace ne réfléchit plus : elle agit. Elle a usé de sa magie, et n'est plus devenue qu'une forme floue. Lorsqu'on a pu à nouveau suivre ses mouvements, son épée transperçait l'imbécile qui l'avait provoquée.
Tout se serait bien passé si nous avions été ailleurs qu'à Stockholm, et si la victime avait été une autre personne. La campagne suédoise est vaste et profonde et la loi ne s'y aventure pas toujours, laissant place à une justice plus locale. En ville toutefois, et plus encore dans la capitale, elle n'hésite pas à sévir. D'autant plus lorsqu'on s'attaque à un dignitaire de l'état. Et nous ne le savions pas alors, mais le dignitaire en question était un ministre proche du roi. Ma mère n'était pas totalement en tort : la mort avait eu lieu dans le cadre d'un duel attesté par une dizaine de témoin, et l'homme aurait pu faire brûler toute la ville. Il était en plus un réactionnaire notoire, antisémite et xénophobe, ce qui expliquait son comportement envers nous – toute une partie du pays a accueilli la nouvelle de son décès avec joie.
Cependant, le ministre était assez important pour que les autorités jugent ma mère dangereuse et décident de la mettre aux arrêts. Cela n'a pas traîné. À peine deux heures plus tard, deux hommes se sont approchés de notre étal. Rien ne les distinguait des autres passants, si ce n'était l'énorme loup qui accompagnait l'un des deux arrivants. Vu la taille de la bête, je me doutais que nous avions affaire à un invocateur et son familier, et pas n'importe lesquels. L'autre homme, quant à lui, débordait d'une assurance tranquille, et cela ne me disait rien qui vaille. Probablement des agents de la couronne chargés de dissiper les menaces magiques. Ma mère, habituée aux situations de dangers, pensait comme moi. Sa main s'est tendue instinctivement vers la garde de son épée.
Le loup a soudain bondi sur elle. Elle a activé sa magie juste à temps pour échapper à ses assauts, mais son combat précédant l'avait affaiblie – elle n'avait pas pu se reposer correctement. Ses mouvements étaient moins rapides, moins précis que d'habitude et le loup parvenait à lui tenir tête. La bataille dura un long moment. J'étais fasciné par la danse qu'ils créaient, faite d'esquives et de parades qui ne cessaient jamais. Mais ils fatiguaient, et ils ont fini par s'infliger l'un l'autre quelques plaies. La vue du sang me donnait la nausée, et j'ai tourné la tête. Mon regard est tombé sur le deuxième homme, qui finissait juste de tracer son cercle d'invocation. Je l'avais oublié !
Il était trop tard à présent. L'homme a activé son pouvoir. Je ne sais quelle créature il a invoqué, car elle était suffisamment puissante pour se rendre invisible aux yeux des autres. Mais j'ai vu les effets de ses assauts. La magie de ma mère s'est trouvée totalement bouleversée. Les particules qui la couvraient, qui l'habitaient, se sont dispersées dans les airs avant de retomber sur elle comme des flocons de neige, dans une nouvelle forme. Il lui faudrait tout réapprendre depuis le début. Cependant, son adversaire ne lui a pas même pas laissé cet espoir de recouvrer ses pouvoirs un jour. Il a ordonné à sa créature de la lier. Je ne comprenais pas ce que cela signifiait jusqu'à ce que je vois de nouvelles particules se regrouper autour des poignets de la guerrière, comme de fins bracelets, puis s'étirer encore et encore en de longs filaments jusqu'à se rejoindre. Comme des menottes. Des menottes de magie.
Le loup, qui avait cessé ses assauts, a rejoint son maître. Les deux hommes sont repartis par où ils étaient venus. La foule qui avait admiré le spectacle s'est lentement retirée. Nous sommes restés seuls, avec ma mère, dans la rue. Elle regardait ses mains sans mot dire, comprenant sans doute ce qui lui arrivait. Je crois avoir vu une larme perler dans son regard.
Il faut la comprendre. Plus que les objets que nous fabriquions et que nous vendions, c'étaient ses talents de guerrière qui nous maintenaient en vie et nous rapportaient l'argent que nous gagnions. C'était pour elle une raison de vivre. Elle s'en servait, quand elle le pouvait, pour défendre les causes qu'elle croyait juste. Même s'il lui arrivait de prêter son arme à des seigneurs injustes, elle s'arrangeait toujours pour en tirer un peu de bien, en usant de leurs noms pour venir en aide à ceux qui le lui demandaient. Mais à présent, c'était terminé. En lui retirant sa magie, c'est comme si cet homme lui avait coupé une jambe. Sa carrière de guerrière était terminée, et Svanhild den Iskrigaren était comme morte.
Nous avons quitté Stockholm le lendemain, dès l'aube, en direction de la ferme familiale – là où vivaient encore mes grand-parents. Nous y allions souvent, au moins deux fois l'an, et c'était ce qui se rapprochait le plus pour nous d'une maison. En chemin, ma mère tenta de s'entraîner, tous les jours. Mais ses mouvements étaient malhabiles, ses gestes imprécis, ses pas trébuchants. La perte de sa magie l'avait totalement déséquilibrée – et avec ses quarante-quatre hivers bien tassés, il y avait peu de chances qu'elle retrouve un jour une bonne maîtrise de son corps. Je lisais son désespoir sur son visage et dans ses silences. J'avais envie de l'aider, mais je ne savais pas comment.
J'avais bien une idée, pourtant. Une idée totalement folle, quelque chose qui me demanderait de quitter la Suède, peut-être pour de longues années. Une idée qui me venait d'une légende ancienne, celle de Sigurd, vainqueur du dragon Fafnir. Son épée Gram était, dit-on, si affûtée que lorsqu'il la plongea dans l'eau d'une rivière pour la nettoyer, un brin de laine dérivant au gré du courant fut coupé en deux simplement en effleurant la lame. Si je pouvais faire de même... Aiguiser Skydd au point de pouvoir trancher ce lien de magie qui emprisonnait ma mère... Mais non, c'était une idée folle. Je ne savais même pas combien de temps me demanderait la simple recherche d'une solution. Quant à l'enchantement lui-même, il promettait d'être un travail de précision tellement rigoureux qu'il m'épuisait rien qu'en y pensant. Probablement le travail de toute une vie.
Mais je n'arrivais pas à me défaire de cette idée, et plus j'y pensais, plus j'avais envie de me lancer dans cette aventure. Ma mère a dû le sentir. Lorsque nous sommes arrivés à la ferme, elle m'a sourit en me disant : « Pars. Il n'y a plus rien pour toi ici, il est tant que tu découvres le monde tout seul. » D'abord réticent, j'ai toutefois fini par accepter. Ma mère n'avait besoin de personne pour s'occuper d'elle, après tout. Elle pouvait encore travailler. Il lui serait juste impossible de voyager comme autrefois. Sauf si je parvenais à réaliser mon nouveau rêve.
Avec un peu de regret et beaucoup d'impatience, j'ai donc quitté ma seule famille pour aller explorer le vaste monde. Avant de partir, mes grand-parents me confièrent leur vieille roulotte bringuebalante ainsi qu'un de leurs chevaux, un jeune que j'ai baptisé Vän – Ami dans ma langue, car il est mon seul ami sur les routes. Quant à ma mère, elle m'a offert Skydd, son épée, et m'a souhaité bonne chance. J'avais la vague idée d'aller en France, car il s'agissait, disait-on, du pays où l'on pouvait trouver toutes les nations, tous les gens, toutes les idées. Mais à pied, le voyage a pris du temps. Je suis passé par la Norvège et l'Angleterre – et ainsi découvert que j'avais le mal de mer – avec un détour par l'Irlande, contrée natale de mes parents. Mais je ne me suis pas attardé. Si les gens que je rencontrais et les choses que je voyais m'apportaient sans cesse de nouvelles idées, je n'avais qu'une hâte : arriver enfin dans ce grand carrefour culturel qu'est la France.
Après plus d'un an de voyage, je suis enfin arrivé aux portes de Paris. Nous somme en avril 1873, je suis seul avec mon cheval et je me sens perdu. Mais je touche enfin au but.



Avez vous lu le règlement ?

Oui Madame. Lu et approuvé. Läst och godkänt. L'Etat c'est moi.


Dernière édition par Kjell Svanhildsson le Mer 3 Avr 2013 - 0:05, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: Kettil "Kjell" Svanhildsson   Kettil "Kjell" Svanhildsson EmptyMar 2 Avr 2013 - 18:40

C'est long mais très sympa ! Par contre, ça fait peut être un peu trop "médiéval".
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MessageSujet: Re: Kettil "Kjell" Svanhildsson   Kettil "Kjell" Svanhildsson EmptyMar 2 Avr 2013 - 18:57

J'avoue ne pas trop avoir réfléchi à l'implication Steampunk. Cela dit, ils passent finalement peu de temps en ville, et la Suède a toujours été très attachée à ses campagnes, qui sont très vastes. Je me dis que toutes les avancées de la révolution industrielle n'y ont pas encore percé. En plus, ils ne sont quand même pas très riches, et n'ont pas les moyens de se payer des voyages en dirigeable ou en voiture.

EDIT : Du coup, j'ai ajouté un ou deux tout petits détails pour recaser l'ambiance steampunk. Mais je pense que ça viendra surtout en jeu.
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MessageSujet: Re: Kettil "Kjell" Svanhildsson   Kettil "Kjell" Svanhildsson EmptyMar 2 Avr 2013 - 21:25

Le caractère et le physique doivent faire 100 mots chacun. Je vais m'atteler à l'histoire en attendant Mrgreen

Règlement OK.
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MessageSujet: Re: Kettil "Kjell" Svanhildsson   Kettil "Kjell" Svanhildsson EmptyMar 2 Avr 2013 - 21:53

C'est pas compensé par la taille de l'histoire ? XD.
Mais soit, je vais voir ce que je peux faire, même si j'ai pas grand chose à rajouter XD.
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MessageSujet: Re: Kettil "Kjell" Svanhildsson   Kettil "Kjell" Svanhildsson EmptyMar 2 Avr 2013 - 22:00

Pour le caractère, ça peut être parler de ce qu'il aime ou pas. Pour le physique, des manies, façons de se tenir, etc?
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MessageSujet: Re: Kettil "Kjell" Svanhildsson   Kettil "Kjell" Svanhildsson EmptyMar 2 Avr 2013 - 22:13

Voilà, ça fait plus de 100 mots les deux !
Edit : "L'Etat c'est moi" ? XD
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MessageSujet: Re: Kettil "Kjell" Svanhildsson   Kettil "Kjell" Svanhildsson EmptyMer 3 Avr 2013 - 7:44

Belle histoire. Validé, bon jeu.

(J'ai le droit d'être anachronique, non?)

EDIT : Vous êtes notre Empereur, le monde est à vous, vous faites ce que vous voulez Huhu
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