[4 Avril 1873] Dans le tramway

Matiana avait tiré Moire par la main jusqu'à l'extérieur de la foire. Vu que sa locataire, qui pourtant n'avait pas sa langue dans sa poche, ne disait rien, Mattie la tira jusqu'à l'arrêt de tramway le plus proche. Moire paya leur trajet pour le quartier latin, où se situait leur logement.
Pendant quelques minutes, Mattie revit la scène qui s'était jouée en quelques minutes seulement. Elle avait à peine eu le temps d'acheter son bracelet que tout s'était déchainé. Et cet homme qui l'avait traitée de voleuse de poules ! Ce sale ouvrier puant, qui venait de la rue comme elle, comment avait-il pu la considérer aussi bassement ? Elle qui en plus essayait de vivre en travaillant, pour remonter un peu l'image que son peuple donnait !
Elle n'arrivait pas à imaginer que Moire puisse être la sœur de ce malotru. Bon, certes, sa logeuse n'était pas un modèle de perfection et de bienveillance. Mais quand même, elle savait se tenir !
Malgré tout, en y repensant, Matiana devait bien admettre que les deux personnes se ressemblaient, au moins physiquement. Leurs visages avaient des similitudes. Par pure politesse, elle évita de saisir de nouveau la main de Moire pour provoquer une vision qui aurait balayé ces questions. Parfois, parlé était bien plus poli - et plus agréable, aussi.

- Moire... Cet homme était vraiment votre frère ?

Bande de ploucs... Bande de ploucs ! Mais pour qui se prenait cette... Cette espèce de... de pauvresse ! Avec ses vêtements élimés et ses airs de gamine affamée ! Moire fulminait. Qu'une personne tellement inférieure ait osé lui parler comme ça... Ca la mettait hors d'elle. Alors on n'avait plus le droit de persécuter son frère en paix, hein ? On ne pouvait plus créer un petit grabuge devant l'étal d'un pauvre marchand sans que des gamines pathétiques se mettent à vous postillonner dessus ?

Machinalement, Moire régla les deux trajets dans le tramway et replongea dans ses pensées. Non, décidément, elle ne comprenait pas qu'on puisse lui montrer si peu de respect. En écho à son état d'esprit, elle entendait vaguement Von Moltke qui poussait de légers feulements, tournant autour de ses pieds. Mais peut être en avait-il simplement marre de marcher...

La voie de Matiana retentit, ce qui la fit légèrement sursauter. Avec toutes ces péripéties, elle en avait presque oublié la présence de bohémienne à ses cotés.

- Moire... Cet homme était vraiment votre frère ?

Moire lui jeta un regard furibond.

- Merci de pointer l'évidence et de la ramener à ma mémoire, ça me touche énormément, lâcha-t-elle, sarcastique, avant de continuer : Balthazard est bien mon frère... par le sang. Nous sommes jumeaux. Mais là s'arrête toute ressemblance, et nous n'avons rien d'autre à voir l'un avec l'autre. Le sang ne veut rien dire...

Sur ses dernières paroles, ses lèvres s'étaient étirées en un sourire un peu amer.

Matiana avait bien fait de sortir Moire de cette foule : visiblement, elle fulminait, et elle connaissait bien le caractère imprévisible de sa logeuse... Oui, décidément, elle était mieux ici, loin du monde, et surtout loin de son frère. A ce propos...

- Merci de pointer l'évidence et de la ramener à ma mémoire, ça me touche énormément, lâcha-t-elle, sarcastique, avant de continuer : Balthazard est bien mon frère... par le sang. Nous sommes jumeaux. Mais là s'arrête toute ressemblance, et nous n'avons rien d'autre à voir l'un avec l'autre. Le sang ne veut rien dire...

Matiana accusa durement le ton acide de Moire.

Et voilà, il faut toujours que tu poses des questions indiscrètes ! Pourquoi tu ne provoques pas une bonne vieille vision quand tu as une question ? Parfois, ça t'éviterait des ennuis...

- Je suis désolée, Moire, je ne voulais pas vous offenser. Je me demandais justement en quoi cet homme pouvait vous être parents, vous semblez si différents... Mais, changeons de sujet, ajouta-t-elle précipitamment en voyant Moire bouillir à nouveau. Vous avez du nouveau pour votre thèse en magie ?

Plusieurs personnes les fixaient dans le tramway. Elles devaient former un duo bien hétéroclite, à elles deux. Matiana continuait de jacasser, mais Moire lui fut reconnaissante d'e vouloir changer de sujet... Jusqu'à ce qu'elle pose la question fatidique. Moire se retint de lever les yeux au ciel. Elle dé.tes.tait. parler de ses recherches... Surtout quand elles n'avançaient pas. Bon sang, est-ce qu'elle ne pourrait pas se taire et simplement me laisser en paix ? A défaut de pouvoir se montrer proprement désagréable - elle avait déjà assez fait pour la journée - , elle se contenta d'hausser les épaules.

- C'est au point mort... J'ai épuisé une bonne partie du rayon "Magie" de la bibliothèque - il faut avouer qu'il est plutôt maigre - alors j'en suis réduite à fouiller dans les brocantes à la recherche de vieux grimoires...

Ce disant, elle désigna l'ouvrage acquis à la foire de Montmartre à Matiana.

- Mais honnêtement, je doute d'y trouver quoi que ce soit d'intéressant.




Un rayon, Moire, un rayon
gnyak

Malgré la réponse à peu près aimable de Moire, Matiana sentit qu'elle avait encore parlé du mauvais sujet. Elle tenait à se rattraper, et proposa quelque chose, espérant ainsi changer l'humeur de Moire.

- Est-ce que vous permettez ? J'aimerais essayer quelque chose.

Devant l'air pas-trop-rechigné de sa compagne, elle tendit la main et effleura le livre.
Une myriade d'images défila dans son esprit, et elle fut bien heureuse d'être assise, sans quoi elle se serait cassé la figure. Parmi les souvenirs qui affluaient, elle nota toujours le même homme, semblable à un moine, qui griffonnait des formules compliquées dans ledit bouquin. Il marmonnait quelque chose, mais c'était une langue inconnue à Mattie, qui n'en comprit par conséquent pas un traître mot. Elle rompit le contact avant que sa mémoire n'explose.
Elle ouvrit péniblement les yeux et sourit à sa logeuse.

- Je crois que ce livre va vous intéresser, finalement, dit-elle, avant de lui expliquer sa vision.

- Est-ce que vous permettez ? J'aimerais essayer quelque chose.

Une fois de plus, Moire haussa les épaules. Matiana tendit le bras et effleura le livre, puis son regard sembla se vider. Moire l'avais déjà vue agir ainsi, lors de leur première rencontre, mais il fallait avouer que c'était toujours un peu inquiétant. Heureusement, la bohémienne reprit rapidement ses esprits ; la "transe" n'avait pas duré plus de trois secondes. Moire lança tout de même un regard alentour, mais l'attention des passagers s'était détournée de leur étrange duo.

- Je crois que ce livre va vous intéresser, finalement, dit Matiana avec un sourire.

Moire haussa un sourcil dubitatif, et Matiana commença à expliquer sa vision. Le tout semblait assez confus, mais tout de même assez curieux... De plus, ces histoires de moine marmonnant dans une langue inconnue lui plaisaient beaucoup, il fallait l'avouer. Impatiente, elle ouvrit le livre en son milieu : une écriture fine et alambiquée noircissait la page, usant du moindre petit espace. Elle feuilleta encore le grimoire. Différents pentacles et croquis s'étalaient au travers des pages. Malheureusement, l'écriture était trop brouillonne (comme si l'auteur avait écrit le plus vite possible, les mots se bousculant sous sa plume) pour qu'elle reconnaisse facilement la langue. Quelques mots et lettres lui firent conjecturer qu'il s'agissait de grec ancien, langue qu'elle maîtrisait correctement.

Un sourire étira ses lèvres. Elle avait vraiment hâte de rentrer à la maison !

- Parfait, murmura-t-elle. Puis elle se tourna vers sa colocataire :Au fait, que faisais-tu devant la roulotte de ce marchand ? Tu achetais quelque chose ?

Matiana soupira de soulagement en voyant Moire se détendre. Enfin ! Elle avait trouvé un terrain où sa logeuse semblait d'humeur plutôt enjouée. Elle semblait satisfaite de sa vision, et ravie d'avoir trouvé un livre qui l'aiderait peut-être dans ses recherches.

- Au fait, que faisais-tu devant la roulotte de ce marchand ? Tu achetais quelque chose ?

- Eh bien, j'ai pris mon après-midi pour venir jeter un œil à la Foire. C'est toujours intéressant de voir les dernières folies de nos inventeurs... Et puis, j'ai vu cet homme qui avait l'air un peu perdu. Un étranger, du nord je pense, à entendre son accent. Je lui ai donné un ou deux conseils et je l'ai suivi à un emplacement libre. C'est là que j'ai vu un bracelet plutôt joli. Je voulais juste un bijou, mais l'homme m'a dit qu'il était magique. D'ailleurs, peut-être pourriez-vous me renseigner ? Je n'ai pas encore eu l'occasion de l'essayer, alors je ne sais pas si je me suis faite avoir ou non. Sauriez-vous me dire s'il est vraiment enchanté ?
Oh, juste au cas où... Évitez de le passer à votre poignet, s'il vous plaît.

Tout en racontant son histoire, Matiana avait fouillé sa petite sacoche et en avait sorti le fameux bracelet de bois.

Moire regarda le bracelet, à la fois méfiante et dubitative. Bien qu'elle doutât de la véracité des propos d'un jeune marchand, tout juste arrivé en ville, elle avait trop d'expérience dans les objets magiques pour se fier aux apparences. Allons bon, après son comportement, elle devait bien ça à Matiana. Et si jamais il se passait quelque chose de désagréable, elle pourrait toujours lâcher quelques chimères vengeresses sur la roulotte de l'étranger.

Elle tendit la main et se saisit du bracelet. Son familier poussa un léger feulement, mais elle le fit taire d'une tape sur le museau. Elle commença par élever le bracelet au niveau de ses yeux, en tâtant les contours et la surface.

"Je ne vois aucune trace d'entités là-dedans..." murmura-t-elle. Devant l'air déçu de Matiana, elle ajouta : "Mais ces runes là sont typiquement nordiques, et je me souviens en avoir observées de semblables dans un vieux grimoire, lors de ma troisième année d'apprentissage." Avec un sourire sadique, elle tendit brusquement le bracelet vers Von Moltke. "Qu'en penses-tu, chaton ?" Le félin cracha et se tapit sur lui même, les oreilles en arrière, visiblement terrifié.
"Oui, c'est de toute évidence magique. Quand à savoir si ses propriétés sont celles pour lesquelles on te l'a vendu, toi seule pourra le découvrir."

Matiana était à moitié rassurée par le discours de Moire. Elle avait confiance en elle et son familier, même si la réaction de celui-ci n'était pas pour la rassurer... Quel familier aurait peur d'un objet magique ?
Moire avait parlé de runes nordiques, et maintenant que Mattia y pensait, cela collait plutôt bien à l'accent du marchand... Elle aurait dû lui demander son nom !

- Oui, c'est de toute évidence magique. Quand à savoir si ses propriétés sont celles pour lesquelles on te l'a vendu, toi seule pourra le découvrir.

Ouf ! A présent, il restait à définir si le marchant l'avait arnaquée ou non... Elle tendit la main, et Moire lui rendit le bracelet.

- Vous savez quoi, Moire ? Il n'y a qu'une seule façon de le savoir.

Matiana enfila le bracelet.

Intéressée, Moire regarda Matiana enfiler le bracelet à son poignet. Elle attendit quelque chose, mais il ne se passait rien. Dubitative, elle fronça légèrement les sourcils.

- Je ne vois rien de changé chez toi... Te sens-tu différente ? Malade, étrange, dans un état anormal ? Des fois, des apprentis magiciens mal intentionnés s'amusent à enfermer des sorts de comportement dans des objets communs, et ton marchand en a peut être fait l'acquisition sans même le savoir...

Matiana secoua la tête en signe de dénégation.* Moire eut un sourire mi moqueur, mi désolé.

- Attends peut-être un peu, mais j'ai bien peur que tu te sois faite avoir...

Sur ce, elle détourna la tête, se concentrant sur le paysage qui défilait derrière les vitres du tramway. Von Moltke remonta sur ses genoux. Il fixait un point sur la droite de Moire, mais elle n'y fit pas attention.




[HRP] *En accord avec Kerena [/HRP]

Le bracelet était confortable : bien lisse, pas d'écharde pour venir lui piquer les poignets. Et puis les pierres incrustées étaient vraiment jolies. Mattie guetta la réaction de sa voisine, s'attendant à un regard éberlué - mais rien.

Pas de panique ! Le marchand n'a pas promis un sort d'invisibilité, je te rappelle.

Aux questions de Moire, elle commença à paniquer. Le marchand ne lui avait pas parlé de sentiments ou de manifestations étranges ressentis... Est-ce que vraiment il l'avait arnaquée ?

- Attends peut-être un peu, mais j'ai bien peur que tu te sois faite avoir...

Puis Moire la quitta des yeux pour regarder les alentours par la fenêtre. Renfrognée, Mattie prit en compte le conseil de l'invocatrice et garda son bracelet. Elle se tourna également vers la vitre et porta son attention sur les rues de Paris. Lorsqu'on travaille dans la rue, il est toujours bon de savoir ce qu'il s'y passe. Ils traversèrent un quartier pauvre et virent les enfants traîner dans la rue, faméliques - à priori, la famine d'après-guerre durait encore ici.

- Quelle misère, n'est-ce pas ? demanda-t-elle à Moire.

Pas de réponse.

- Moire ? Vous m'entendez ?

Toujours pas de réaction. Avec un sourire, Matiana ôta le bracelet de son poignet.

- Moire ? Je crois que ce bracelet est bien magique !

Le paysage défilait derrière les vitres du tramway. Ils traversaient en ce moment même un quartier peu fréquenté de Paris, où se traînaient des enfants rachitiques. Moire réprima un frisson de dégoût. Dire qu'à peu de choses près, elle aurait pu être des leurs... Sales, affamés, laids à en mourir. Elle eût un léger froncement du nez, quoiqu'indiscernable aux yeux des personnes alentour. Depuis longtemps, elle avait après à masquer le plus possible son dégoût des petites gens.

- Moire ? Je crois que ce bracelet est bien magique !

Moire eut un violent sursaut et se tourna brusquement vers Matiana. Bon sang, elle l'avait totalement oubliée ! Comment avait-elle pu passer outre la présence de la gitane à ses cotés ? Certes, elle savait se montrer discrète (dans la limite du possible, avec tous ces bracelets) mais de là à disparaître totalement... Le regard de Moire tomba sur le bracelet que Matiana venait d'ôter. Ses yeux exercés pouvaient voir les pierres gravées de runes luire d'un léger éclat, à peine perceptible. C'était incroyable.

Consciente que son air éberlué ne devait pas être à son avantage, elle referma la bouche et entreprit de redonner à son visage un air flegmatique. L'agacement commençait à la gagner, mais elle le refoula le mieux possible : après tout, elle détestait être victime d'un sort, et même si celui-ci ne lui était pas directement adressé, elle n'en était pas moins irritée.

- Impressionnant. Il faut croire que tu as eu de la chance, et que ce marchand est honnête. Si toutefois tu pouvais t'abstenir d'enfiler ce bracelet en ma présence, j'apprécierai énormément.

Elle tenta de garder le silence quelques secondes, puis la tentation fut trop forte.

- Puis-je y jeter encore un coup d'œil ?

Même si elle savait que la chose avait agacé Moire, la voir afficher un tel ahurissement était un pur délice pour Matiana. Au fond d'elle, elle ressentait même comme un sentiment de fierté, d'avoir pu surprendre la magicienne pour la première fois. Enfin, la première fois depuis longtemps. A leur rencontre, lorsque Matiana lui avait fait grâce d'une séance de voyance en remerciement de l'hébergement, elle avait pu voir les même yeux ronds de Moire, chose qui n'était pas commune sur son visage d'habitude serein.

- Impressionnant. Il faut croire que tu as eu de la chance, et que ce marchand est honnête. Si toutefois tu pouvais t'abstenir d'enfiler ce bracelet en ma présence, j'apprécierai énormément.

- Oh. Oui, bien sûr, je ne voulais pas vous offenser, ni chercher à vous impressionner. C'est juste que... C'est la première fois que j'ai entre mes mains un objet magique autre que ceux qui viennent de ma famille, alors j'ai préféré m'assurer de son bon fonctionnement.

- Puis-je y jeter encore un coup d'œil ?

Matiana tendit le bracelet à la jeune magicienne.

- Bien sûr. Ceci dit, soyez méfiante : le marchand m'a bien dit d’éviter de le porter trop souvent !

Moire tendit le bras, voulant se saisir une nouvelle fois du bracelet, mais tout ne se passa pas exactement comme prévu. Pour la deuxième (troisième, si on comptait l'épisode avec Balthazard, et quatrième si on comptait la vision de Matiana pour le grimoire) fois de la journée, on la surprenait, et elle n'était pas sûre d'aimer ça : à peine Matiana lui présentait-elle le bracelet qu'une main autre que la sienne jaillit, comme sortie du néant. En une fraction de seconde, le bracelet avait disparu, la main avec, et un jeune pickpocket s'éloignait le long des couloirs du tramway, bousculant quelques personnes sur son passage. Moire se leva brusquement, le pointant du doigt :

- Arrêtez tout de suite ce gamin !

Puis, se tournant vers Von Moltke, elle ajouta :

- Et toi, rends toi un peu utile !

Tout se passa très vite, et Matiana ne "vit" pas la chose venir. Hahaha, en voilà une blague vaseuse, eut-elle tout de même le temps de penser, au moment ou une main, aussi rapide que l'éclair, se saisissait du bracelet.

- Héééééééééééééé !!!!!!

Matiana se leva d'un coup, et commença à bousculer les passagers à la suite du pickpocket. Dans son dos, elle entendit Moire crier quelque chose. Un instant plus tard, Matiana faillit tomber, bousculée par une "chose" qui lui avait percuté les jambes. Quelques secondes plus tard, elle vit une espèce de boule de poils foncer dans le tramway en direction du voleur. Stupéfaite, la Tzigane ne put que s'arrêter en pleine course pour observer la suite. L'animal, bien plus rapide qu'elle ne l'avait imaginé, se faufila entre les jambes du pickpocket et le mordit violemment au mollet. Le hurlement de douleur fit écho à celui de joie de Moire. Les deux femmes accoururent aussitôt pour saisir le voleur, qui poussait de grands cris - Von Molke n'avait toujours pas lâché prise. Matiana s'accroupit à côté de lui.

- Rendez-moi mon bracelet, s'il vous plaît.

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler !

- Von Molke ? Mords plus fort.

Un long hurlement fit suite à son ordre, et bientôt le rond de bois reparut comme par magie.

- Merci. Tu peux lâcher, Von Molke. Merci beaucoup, tu nous as bien aidées ! Moire, nous sommes arrivées notre arrêt. Je vous rejoins chez vous, j'ai un petit arrêt à faire au poste de police avant de venir.

Et elle descendit du traway, tenant le jeune voleur par le col.

Moire laissa Matiana descendre du tram, mais décida de retourner s'assoir, son familier épuisé dans les bras. Elle récupéra le grimoire, le feuilleta rapidement, intéressée. Le tramway continuait sa course à travers le quartier latin. Deux arrêts plus tard, elle se leva et descendit à la suite d'un groupe d'universitaires en grande pompe, devant la Sorbonne.




[Fin de ce RP]